Hécatombe

Ce matin, j’ai assisté à un enterrement. Une cousine que je connaissais peu, mais sa mère G. étant cousine germaine de la mienne, je voulais juste lui montrer que sa souffrance était partagée. Pour elle c’est la continuation d’une longue série.

Il y a eu, il y a déjà 8 ans, un oncle, le plus jeune frère de ma grand-mère, et un cousin. Ce cousin, je me souvenais qu’on l’avait charrié à la réunion familiale quelques mois plus tôt parce que l’année suivante, il passerait à la table des « plus de 50 ans ». Il n’y sera finalement pas.

En 2010, un autre cousin – le préféré de ma mère et frère aîné du précédent. Six mois plus tard, sa mère le suivait, puis encore un mois après son père – l’autre frère de ma grand-mère. Ils étaient les piliers de la famille ; ceux qui tous les ans réunissaient tout le monde chez eux. Le père et le fils étaient de doux géants, la mère une toute petite femme, tous adoraient les enfants et accueillaient avec le même sourire petits-neveux et petits-enfants.

2012, c’est la soeur de ma grand-mère, mère de G. et marraine de ma mère, qui nous quitte.

Ce week-end, c’est sa fille, 33 ans, qui s’est donné la mort.

Ce matin, j’ai donc pris ma voiture pour assister aux obsèques. Mes parents et grands-parents étaient là avant moi, ce qui m’a évitée de me retrouver dans une foule d’inconnue (faut avouer, la famille de ma mère, je la voyais une journée par an pendant mon enfance… et encore, ceux qui venaient à la réunion de famille chez mon grand-oncle ; du coup, y’en a pas plus d’une dizaine que je reconnaîtrais dans la rue…).

Les fleurs sont arrivées, puis le cercueil a été mis en place, et un portrait. Elle avait un si joli sourire, ça fait drôle de penser qu’elle était si mal dans sa peau, au point d’en finir. Sa mère a rapetissé, son père a vieilli de 10 ans depuis la dernière fois que je les ai vus… il y a quelques mois, chez ma grand-mère.

Les lectures et chants commencent, je fais attention aux gestes des gens qui m’entourent – quand faut-il se lever, se signer, dire « amen »… je n’ai pas appris ça, mes parents n’étant pas croyants, alors j’observe. Je chante, pas trop fort, les refrains dès que je les ai mémorisés.

Je n’avais assisté qu’à deux des précédents enterrements, et ce matin j’ai ressenti plus fortement ce que la religion peut avoir de beau dans de tels moments. Je ne crois pas au Dieu de la Bible, mais je crois au message d’amour porté par la plupart des religions. Et si quelques cantiques apportent un tout petit réconfort à des gens qui souffrent, je ne vais pas cracher dessus.

Adieu, cousine.

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